Le grand retour du vélo et les gains pour la collectivité

C’est en 1817 que la première bicyclette a été inventée par le baron allemand Karl Dress Von Sauerbronn. Son invention arrive en France en 1818 sous le nom de machine vélocipède ou cheval mécanique. La bicyclette moderne naît en 1880, avec l’invention de la chaîne. Quelques années plus tard, elle est perfectionnée grâce à l’utilisation de pneus en caoutchouc. Entre les années 1970 et les années 2000, le vélo est passé du statut de mode de déplacement (10 % des trajets domicile-travail dans les années 1970) à celui d’activité de loisir ou de pratique sportive surtout.

Depuis la fin des années 1990 l’usage du vélo connaît un regain d’intérêt et, depuis 10 ans en France, la pratique du vélo a fortement progressé. Le nombre de pratiquants occasionnels du vélo est en hausse et la non-pratique en diminution. La pratique du vélo a augmenté de 30% à Paris entre 2010 et 2018, de 10 % en moyenne par an à Lyon, de 50% à Bordeaux entre 2015 et 2019. Dans le centre-ville des grandes villes, le vélo se développe principalement auprès des actifs pour les déplacements domicile-travail.

Ainsi, à Grenoble, les déplacements à vélo vers le travail atteignent 15%, presqu’autant qu’à Strasbourg, la capitale française du vélo de longue date. On constate aussi une augmentation des investissements. Les collectivités ont fait ces 15 dernières années des efforts importants d’aménagement et d’investissement dans les politiques cyclables tant en milieu urbain que sur les véloroutes et voies vertes. Cependant, les efforts d’investissements dans les politiques cyclables des collectivités restent insuffisants par rapport aux pays du Nord de L’Europe et la France fait figure de mauvaise élève en Europe pour la pratique du vélo au quotidien : 5% de pratique quotidienne principale contre 13% en Italie, 19% en Allemagne et en Suède, 30% au Danemark et 43% aux Pays-Bas.

Le vélo bon pour l’environnement et pas seulement

En France, pour les trajets domicile-travail inférieurs à 5 km, la part de la voiture s’élève à 60% environ tandis que le vélo reste très minoritaire (<4%) selon l’INSEE alors qu’il s’agit d’un mode particulièrement efficace, avec des bénéfices sur la qualité de l’air, la santé, l’attractivité des villes, la transition écologique et énergétique, l’accès à la mobilité pour tous ou encore l’emploi.

Les déplacements à vélo tout comme ceux qui se font en marche à pied ont en particulier des conséquences importantes pour l’environnement car ces modes de transports sont les seuls à n’émettre aucun gaz à effet de serre. Si l’usage du vélo limite la pollution de l’air, il permet aussi de libérer des espaces publics au cœur des villes et d’améliorer la qualité de vie en diminuant la congestion automobile et en dynamisant le commerce de proximité.

Autres avantages du vélo : c’est le moyen de transport mécanisé le plus économique et il représente un coût pour la collectivité très inférieur aux autres modes de déplacement avec des infrastructures plus légères. Enfin, il permet l’accès à la mobilité pour tous (les vélos adaptés peuvent être des aides à la mobilité des personnes handicapées par exemple).

Le plan vélo pour remettre le vélo au cœur des mobilités

Le plan vélo et mobilités actives 2022-2027 entend faire du vélo et de la marche une alternative attractive à la voiture individuelle pour les déplacements de proximité et combiné aux transports collectifs pour les déplacements de plus longues distances. Ce plan proposé par le Gouvernement, a pour objectif de multiplier par trois l’usage du vélo, pour atteindre 9% des déplacements en 2024, année des Jeux olympiques. Pour rendre cela possible, plusieurs axes d’amélioration sont prévus :

– l’apprentissage du vélo dès le plus jeune âge et tout au long de la vie.

– un réseau cyclable continu et adapté aux spécificités locales.

– des emplacements de stationnement sécurisé au domicile, dans les lieux de destination du quotidien (bureaux, commerces, établissements scolaires) et à proximité des pôles d’échanges multimodaux (gares, tramways, métros, etc.) permettant de passer facilement du vélo aux autres modes de transport, notamment les transports collectifs.

– des services d’achat, de location ou de réparation de tous types de vélo.

– une filière économique française pour permettre la création d’emplois, l’innovation et le tourisme.

Mai à vélo

Initié en 2020 par le ministère de la Transition écologique et de la cohésion des territoires et le ministère des Sports et des Jeux Olympiques et Paralympiques, Mai à vélo a pour vocation d’encourager petits et grands à la pratique du vélo et de faire découvrir ou redécouvrir, de façon ludique et pétillante, les nombreux avantages de la bicyclette.

En savoir plus sur www.maiavelo.fr